Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/17

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trouve être la grande préface des progrès humanitaires, le premier jalon planté sur la route toujours s’élargissant du genre humain.

Néanmoins, cette république trouva son tombeau dans l’énormité même de ses excès. La majorité ne comprenait pas encore l’identité essentielle qui doit exister entre les mots : Républicanisme et ordre social. Et hâtons-nous de le dire, il ne pouvait en être autrement. La république de Danton et de Marat n’est dans son application qu’une souillure et une négation de la véritable république, de la république telle que l’ont comprise Washington et Jefferson.

Aussi la France pour se soustraire à ce républicanisme farouche qui, pendant bien longtemps ne lui est apparu qu’enveloppé du suaire funèbre et rongé de sang de ’92, la France, disons-nous, consentit sans peine à traverser le règne tout phénoménal et exceptionnel de Napoléon. Plus tard la coalition des rois imposa encore à la France un sceptre de droit divin, miraculeusement tombé de l’arçon de selle d’un Cosaque. Mais tout en s’asséyant sur le trône à l’aide de la force étrangère, les Bourbons sentirent que les maximes absolutistes de leur ancêtre Louis XIV, ne fonctionneraient plus avec le peuple qui avait fait les États-Généraux de Louis XVI ; et alors force leur fut de décréter la charte des monarchies constitutionnelles.

Cette concession arrachée au système purement monarchique par la seule force de l’opinion générale, fut le résultat nécessaire de la révolution de ’89. Car c’est dans cette lutte que