Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toutes les entraves dont vous vous efforcerez d’enlacer l’enfant-géant, maintenant qu’il connaît sa force, ne seront que des fils qu’il brisera en souriant. — Puis, chaque siècle a son œuvre à faire, et malheur à ceux qui veulent perpétuer cette même œuvre de siècle en siècle. Selon l’admirable parole de Chateaubriand : « On ne fait point reculer les générations qui s’avancent en leur jetant à la tête des fragments de ruine et des débris de tombeaux. Les insensés qui prétendent mener le passé au combat contre l’avenir sont les victimes de leur témérité : les siècles en s’abordant les écrasent. » — Puis, dites-nous le, n’est-ce pas une perturbation de l’ordre naturel que cette barrière jetée au-devant de la démocratie ?… Pourquoi vouloir détourner le fleuve du lit qu’il se creuse ?… Laissez donc couler son flot, et soyez persuadés qu’il est dans l’ordre qu’il se rende à l’océan ! Ensuite, nous le répèterons : Ne cherchez pas d’identité entre cette époque du monde qui a nom moyen-âge, et cette autre période qui s’appelle XIX siècle. Voyez donc en deux mots la différence essentielle qui existe entre ces deux époques. Au moyen âge que voyez-vous ?… L’individu gouvernant sous le nom de roi, des nations dont la seule destinée semble être de vivre, de souffrir et de mourir sous le poids d’un pouvoir qui prétend tenir ses privilèges de la divinité. C’est encore le même individu décimant à son bon plaisir la vie de ses sujets, ou leur suçant un impôt, dont le produit devra engraisser la cour royale, ce cloaque de