le Cabinet du Roi, la ſupplia avec toute la tendreſſe d’un amant, de le tirer de peine, en lui apprenant ſi elle ne venoit pas de reveller au Roi & à Albania le ſecret de la Princeſſe ; car enſin Madame, lui dit-il, mon triſte cœur me le dit. Failoit-il avoir la cruauté de me dire que je ſuis aimé de la Princeſſe, puiſque vous aviez reſolu de me perdre ? Que ne me cachiez-vous plûtôt ce ſecret ? Enſuite il ſe plaignit de la ſeverité de ſon deſtin, & fit des reproches ſi paſſionnés à Zarah qu’on l’auroit plutôt pris pour ſon amant que pour celui d’Albanie. Toute remplie de trouble & de confuſion qu’elle fût, elle prêta l’oreille à la douceur attrayante de ſa voix, elle ſur touchée de ſon infidélité, & ne pouvant plus contenir ſa paſſion, s’écria, penetrée d’amour & de douleur, » Seigneur, vous êtes pendu, je me ſuis rendue malheureuſe. » À ces mots elle voulut le quitter,
Page:Manley - Histoire secrete de la reine Zarah.djvu/60
Apparence