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Page:Manley - Histoire secrete de la reine Zarah.djvu/61

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mais il l’arrêta. » Demeurez Madame, lui dit-il, je vous en conjure, apprenez-moi ce que vous venez de faire ou de dire à mon prejudice ou au vôtre, afin que je me juſtifie ſi je ſuis innocent, ou que j’implore la clemence du Roi ſi je ſuis coupable. Vous n’êtes que trop coupable, s’écria-t’elle, car vous aimez la Princeſſe, & moi je vous ai trahi l’un & l’autre, & me ſuis trahie moi-même. En achevant ces paroles elle s’arracha d’entre ſes bras & diſparut à ſes yeux, le laiſſant dans une ſurpriſe & une confuſion inexprimable, ne ſachant ce qu’il devoit faire ni penſer. Tantôt il s’imaginoit que c’étoit l’effet d’un transport d’amour en Zarah ; enſuite il ſe perſuradoit que cela pouvoit proceder de quelque choſe qu’Albanio avoit dit au Roi contre lui ; enfin flottant ainſi entre l’esperance & la crainte, il paſſa la nuit auſſi bien que Zarah ſans pouvoir fermer l’œil.