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Page:Manuel d’Épictète, trad. Guyau, 1875.djvu/117

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MANUEL D’ÉPICTÈTE.

XXXVII

ne pas changer notre rôle.


Si tu prends un rôle au-dessus de tes forces, tu le joues mal ; et celui que tu pouvais remplir, tu l’abandonnes.


XXXVIII

le faux pas.


Comme, en te promenant, tu prends garde de marcher sur un cor ou de te fouler le pied, de même prends garde de blesser la partie maîtresse de toi-même[1]. Si nous songeons à cela dans chaque action, plus sûrement nous pourrons nous mettre à l’œuvre.


XXXIX

la mesure de la propriété.


La vraie mesure de la possession doit être pour chacun le besoin du corps, comme le pied est la mesure de la sandale. Si tu te renfermes dans ces bornes,

    encore : ce qui est utile au corps est utile à l’âme, — les propositions deviennent absurdes — Il faut donc, dans toutes nos actions et dans toutes nos pensées, distinguer l’âme et le corps, comme le jour et la nuit.

  1. La partie maîtresse, c’est la raison, la volonté. — Cette comparaison, par sa trivialité même, fait mieux ressortir la faute de celui qui prend garde à son pied quand il marche, et ne prend pas garde à son âme quand il agit.