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II.

teintes modifiantes comme on le faisait dans l'ancienne fabrication, au contraire, on était tombé d'un excès dans un autre en décomposant pour ainsi dire à la loupe, la couleur et les détails du modèle, même jusque dans des accessoires les plus insignifiants. De sorte, que la teinture ne s'appliquait presque plus qu'à la formation des gammes mixtes que réclamaient sans cesse les besoins du tapissier, besoins d'autant plus grands que la fabrication n'en créait aucune dans le système de hachures fines qu'on avait adopté.

Pour embrasser cette quantité innombrable de gammes et de tons rapprochés, la fabrication ne se composait plus que de hachures d'une demi duite pour les passages de teintes resserrées, d'une suite pour les passages ordinaires, et de deux teintes, au plus, dont les passages larges, de sorte qu'il résultait de ce resserrement dans les parties à plat, la superposition de tons rapprochés les uns sur les autres, au lieu d'avoir un échelonnage de hachures larges les unes sur les autres. Et dans les parties montantes, des hachures fines faiblement hentées les unes dans les autres, et faiblement mélangées entre elles, au lieu de hachures bien corsées, hentées et mélangées largement.

Malgré cette confusion, on reconnaissait que le fond de ce travail, tout décousu qu'il était, n'avait uniquement pour base que le principe des hachures franches, car chaque ton faisait ainsi la sienne telle que telle.

Un seul passage aurait eu quelque rapport avec les hachures composées, c'est celui où un ton faisait une demi duite partant de gauche à droite, et qu'un autre ton, de même