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XXI.

grands-principes.

Avec les élémens que nous venons de citer tant pour la fabrication, que pour la traduction de la couleur des tableaux en tapisserie, nous avons la ferme conviction que cet art doit arriver à un haut degré de perfection !

Il ne s'agit maintenant que d'en faire la juste application en faisant disparaître les exagérations de couleurs et de formes.

La connaissance parfaite des méthodes de hachures franches, et de hachures-composées nous offre les moyens de bien composer la couleur pour la traduction ; et la connaissance, parfaite du dessin nous offre ceux, de bien raisonner, de bien sentir et de bien rendre les formes.

Nous nous croyons en droit d'ajouter aussi que ces deux principales connaissances, qui seules constituent le véritable artiste tapissier, ne peuvent s'acquérir que par un long travail d'études toutes spéciales et par une vocation bien prononcée pour cet art.

On concevra facilement les motifs qui entraînent le tapissier à charger la couleur de son modèle, quand on pensera au mode de fabrication qui ne permet jamais de demi-mesures, et ne donne que très rarement de vraies oppositions pour servir de point de comparaison à la partie qui est en train. Par exemple, si un corps-modelé se commence par la lumiere et qu'il se dessine, ou en se terminant, par un reflet ; il se trouve alors, avoir pour opposition, le blanc de la chaîne au lieu d'avoir le noir de l'ombre qui devra le recouvrir, de là on peut croire que le tapissier doit