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XXIV.


nous l'attaquons telle que nous la voyons.

Les diverses petites parties de cette modification que nous introduisons ça et là dans la combinaison des tons ne se voyent presque pas, tans qu'il y a que peu d'ouvrage de monté! Alors, nous jugeons nécessaire de réunir ces diverses petites parties pour voir enfin cette simple modification ! Notre œil croit la voir double, nous l'attaquons en conséquence : puis de là, notre imagination se montre toujours vers le même but, et en définition, pour la satisfaire, nous y ajoutons une duite d'une seconde couleur modifiante.

L'effet produit de la combinaison des premieres duites de cette nouvelle couleur avec les deux autre, fait juste la teinte piquante que notre œil et notre impatience désirent. Mais souvent qu'en résulte-t-il ? Que nous avons chargé la couleur en dépassant d'intensité, celle de la modification. En l'accusant trop tôt, ce qui nous entraîne à la redoubler et à la composer de deux couleurs également trop tôt, tandis que cette derniere devrait souvent ne pas y être ou y être dans une moins grande étendue. ainsi indépendamment du trop d'intensité que nous donnons à la couleur modifiante, nous étalons trop, mais plus particulierement, sur les tons voisins de la lumiere. Le désire de paire au public, et de nous séduire nous même, nous entraîne à déployer dans notre teint-locale, ces couleurs étrangères qui la réhaussent on la modifient, car c'est ordinairement dans ces passages que se trouve le cachet de notre savoir dans la composition de la couleur, comme c'est dans le ronflant des contours que se trouve celui de notre savoir en dessin.