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XXV.


Nous avouerons qu'il est difficile quand on sent vivement la couleur, de résister à la tentation de glisser dans certains ton clairs de ces modifications coquettes, qui vues sur le métier, dans un fragment, y produisent un effet charmant ; mais pourtant ces modifications n'ont réellement qu'un résultat désavantageux en morcelant la masse claire lorsque la tapisserie est terminée, et vue à sa distance.

Nous avons eu occasion de remarquer que telle teinte locale recevant pour modification tels tons d'une gamme étrangère, pris à tels hauteurs, produisait à certaine distance, un aspect sombre et pauvre de couleur ; tandis que dans la même teinte locale, tels tons d'une autre gamme lui étant également étrangère, pris sur les mêmes hauteurs, produisait à la même distance un effet tout contraire.

Cela nous prouve donc que nous devons être très sobres de modifications, surtout dans la lumiere, que celles que nous apporterons devront toujours, selon le degré de fraicheur de notre teinte-locale, en diminuant l'intensité sans en ternir l'aspect.

C'est plus particulierement dans les carnations et dans les fonds, que nous devons nous mettre en garde contre l'influence des modifications.

L’œil supporte assez volontier [sic] la charge de la couleur dans une draperie, dans des métaux et généralement dans tous les accessoires de premiers plans mais dans les uns, il ne peut plus la supporter, dans les fonds elle détruit tout.

Les traductions que nous faisons d'après Rubens