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IV.


De son côté, le tapissier ajouterait à sa palette une troisième gamme, qu'il combinerait avec les deux autres dans les diverses proportions indiquées aux chapitre 9 2eme partie fig: 5 et 6. du 6eme exemple : et à la 3eme partie, fig: 13 et 14 du 7eme exemple des hachures-composées faites par trois duites.

Dans la composition de la couleur, l'identité se trouve encore plus frappante dans l'imitation d'objets dont la couleur se trouve modifiée par l'interposition d'un corps-transparent, tels par exemple, que des poissons vue dans l'eau, une figure se mirant dans l'eau, dans le poli d'un métal, ou bien encore dans l'imitation d'une carnation, comme une poitrine de femme nue en partie, et en partie recouverte par un fichu de gaze gris ou de couleur quelconque.

Nous pensons qu'en peinture, ces divers objets s'exécutent par deux opérations distinctes, c'est-à-dire l'objet d'abord, puis ensuite le corps transparent qui en modifie la couleur en la recouvrant : du moins telle est la manière de voir du tapissier coloriste, et par conséquent, si le dessous de la peinture lui présente une couleur vive qui ne cesse de l'être à l’œil que parce qu'elle est modifiée, par celle qui la recouvre, il monte ses gammes en conséquence afin que sa couleur soit rabattue par des combinaisons de fabrication, et non par la teinture et afin aussi qu'elle ait l'air d'avoir un dessous comme le modèle le présente.

Quant à la manière d'opérer la traduction, elle diffère autant par la marche que par la nature des matières ainsi que l'on va le voir en prenant pour exemple la partie de carnation que nous venons de citer plus haut.