Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/101

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elle avait l’air d’une belle fleur sensuelle issue — tels ces arbres — du sol provençal.

Camille la regardait fixement.

Et soudain, Mme Pascal se troubla devant ce jeune homme — hier, si épris, aujourd’hui si froid — qui la toisait d’un œil intrigué, alors qu’elle arrivait, palpitante, à ce rendez-vous dont elle se faisait fête. Elle eut l’intuition d’une catastrophe et se gourmanda de sa joie prématurée.

L’avenir n’aime pas ceux qui rient d’avance ; il se plaît à renverser leurs châteaux de cartes sous la pichenette du hasard.

À son tour, Lily scruta le visage de Camille… cherchant, méditant, pressentant… Puis, elle s’écria d’une voix navrée aux intonations douloureuses :

— Oh !… Vous savez ?… Vous savez ! C’est cela, n’est-ce-pas ?

Camille, gêné, baissa les paupières et murmura un « oui » imperceptible.

Il s’étonnait, naïvement, que ces quelques mots si simples eussent suffi à préciser l’explication. Il avait imaginé, qu’entre elle et