Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/110

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ne l’acceptez pas ? — Rapportez-le, quand il n’y aura plus de diamant. » Le lendemain, M. Pascal s’était décidé : il me demandait en mariage.

Mme Pascal s’arrêta un instant de parler et considéra Camille. Silencieux, attentif, intéressé, le jeune homme l’écoutait religieusement, avec l’air absorbé des moutards auxquels on raconte une belle histoire. Lily adorait cette expression puérile qui réapparaissait quelquefois sur les traits de Camille : en l’adolescence de certains êtres persiste une seconde enfance. Or, ce n’est pas sans raison que Cupidon s’est toujours révélé aux mortels sous la forme d’un gamin ailé ; et rares sont le femmes insensibles aux charmes de Chérubin.

Mme Pascal poursuivit d’une voix incisive, en continuant de regarder Camille avec complaisance :

— Vous dépeindre ce que fut mon réveil !… Au lendemain de la cérémonie nuptiale, j’étais partie pour Bordeaux, me figurant que j’allais mener là l’existence enviable d’une