Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/109

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mes idées, mes désirs, mes projets d’avenir : j’étais une fille honnête, j’entendais conduire ma vie comme une honnête femme… Lucien Pascal réfléchit, tergiversa… Mais, dans cette fameuse bataille où leur sensualité est la cible facile de notre ambition, c’est toujours la femme qui triomphe des hommes : et l’Histoire nous démontre que, pour ceindre une couronne impériale, il suffit parfois de refuser ses lèvres… Un soir, M. Pascal entra dans ma loge en tenant un écrin à la main : il l’ouvrit, étala sous mes yeux une bague ornée d’un diamant de prix… Le pauvre garçon ! Il raisonnait à la façon de ce voyageur qui, pour défendre son portefeuille rempli de banknotes, tirait un louis de son gousset et criait naïvement à ses agresseurs : « Ne m’attaquez pas, messieurs les voleurs : je vous donnerai vingt francs. » Je pris le bijou ; je le passai à l’annulaire de ma main gauche, le chaton tourné en dedans. Et je murmurai, lorgnant le cercle d’or : « Ça ne fait pas mal, ainsi… On dirait presque une alliance. » Puis, je le rendis à mon amoureux. Il s’exclama : « Vous