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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/125

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— Ah ça ! tu divagues, Antony. Tu voudrais que les gens laids fussent exclus du mariage ? À ce compte, la dépopulation s’augmenterait sensiblement.

— Mais, quelle belle race pour l’avenir ! Cette humanité restreinte et choisie atteindrait à la perfection.

— Utopie ! Un homme sain n’aurait pas le droit de fonder une famille, sous prétexte qu’il est boiteux, bossu, obèse ou dégingandé ? Tu es cruel à l’égard des déshérités…

— Les Spartiates sacrifiaient bien les nouveau-nés mal constitués ou affligés de tares physiques : ils les précipitaient dans un trou… Ma foi, quand je considère la plupart des invités assemblés sous ce toit, je regrette de n’avoir pas à ma portée la fosse du mont Taygète. Représente-toi quelques-uns d’entre eux accomplissant les devoirs qu’un sacrement confère aux époux… L’Amour est un dieu grotesque, si sa mère ne le pare point des séductions de Vénus.

— Le salon de Mme Laurenzi t’inspire d’étranges réflexions.