Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/155

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— Une tuile ! expliqua laconiquement M. Pascal.

Il tendait le journal à sa femme, soulignant de l’ongle l’article délateur.

Lily, les sourcils froncés, le lut d’un bout à l’autre sans manifester d’appréciation. Son impassibilité exaspéra M. Pascal qui questionna, d’une voix enrouée d’énervement :

— Eh bien ! Qu’en penses-tu, hein ?

La jeune femme répliqua, flegmatique :

— Je pense que l’eau du puits a un goût saumâtre quand c’est la Vérité qui nous offre le seau.

— Alors, tu approuves l’auteur de cette ordure-là ?

— Dame ! je suis de son avis.

— Est-ce que tu deviens folle ?

— Pourquoi ?… parce que je partage une opinion raisonnable ?

— Elle est propre, l’opinion ! Mais la chaste chronique que tu admires est une vengeance de cette vieille toquée, que tu m’as prié (toi-même) de mettre à la porte, avant-hier…