Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/164

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gargote. Est-il un supplice plus cuisant, Monsieur, que d’être obligé de subir les abjections du menu de table d’hôte, à l’âge où l’on soupire après Juliette ou Virginie ?

(Camille bénit la citation littéraire qui lui permettait de chanter le nom de sa bien-aimée aux oreilles mêmes du mari.) Lucien Pascal insinua :

— Vos confidences m’inclinent à croire, Monsieur, que vous confondez cette maison avec…

— Non… Au contraire… Je suis exactement renseigné.

Les deux hommes échangèrent un regard expressif. Camille continua :

— Ne vous étonnez point de la requête que je vais vous présenter, Monsieur. Écœuré des plaisirs goûtés jusqu’ici, las des ribaudes professionnelles, plus assez gosse pour aimer le vice, mais trop jeune encore pour me marier, je rêve d’avoir des maîtresses sincères — qui ne considèrent pas la débauche à titre de métier, ne soient pas libertines par cupidité ; tout en conservant, au milieu de leur corruption, des