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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/240

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sion, ses vertiges avaient disparu comme par enchantement. De toute son existence, Antony n’avait opéré une cure aussi merveilleuse ; il venait de guérir un client sans s’en douter : ce qui est le cas de beaucoup de médecins.

Lily ne s’offusqua point de voir Camille dans ce simple appareil. Le fait d’avoir dormi une nuit aux côtés d’un monsieur — même lorsqu’il ne s’est rien passé — prépare une femme aux spectacles d’intimité.

Mais ayant dans les prescriptions médicales cette confiance aveugle que les gens superstitieux accordent également aux conseils du rebouteux ou aux prédictions de la chiromancienne — Lily protesta :

— Voulez-vous vous recoucher, Camille !… le docteur vous a ordonné le repos.

— Ah ! si vous saviez, Lily… le docteur !

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ?

— C’est Antony ! Notre meilleur, notre plus ancien ami : il nous soigne depuis vingt-cinq ans… Votre mari a été mal inspiré en l’envoyant chercher… Antony m’a reconnu im-