Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/77

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Mlle Pulchérie confia, à l’oreille d’Anaïs :

— Je le savais bien, moi, qu’il s’agissait d’un casino.

M. Pascal s’avança au-devant de ces demoiselles.

C’était un beau gaillard de quarante à quarante-cinq ans, dont le torse puissant, les bras musclés et les épaules de portefaix crevaient le drap mince de l’habit de soirée. Ses cheveux gris encadraient un large visage sensuel de Gaulois robuste, aux pommettes roses, au teint frais, à la moustache rousse. Ses yeux verts tantôt luisant d’un éclat vif, tantôt alanguis d’une douceur paresseuse, avaient une expression d’indiscutable intelligence.

Et ce grand gars vigoureux, dont l’être respirait la force, se mouvait avec une telle nonchalance que, malgré ses escarpins vernis, il donnait l’impression d’être toujours en pantoufles.

De sa main indolente — blanche, grasse, chargée de bagues — il désigna une table aux trois vieilles filles, et s’assit à côté d’elles. Une servante s’approcha.