Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/10

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Les passants allègres défilaient sous les arcades avec une allure joyeuse. Un jeune officier murmura, au passage d’une brune pâle qui marchait à petits pas rapides :

— Hum !… La jolie fille !

Et il se retourna, tenté, incité à la suivre.

C’était le 4 juillet 1917 : depuis quelques jours, la bannière étoilée flottait parmi le glorieux bariolage des drapeaux alliés, dressés en faisceau, comme un multiple étendard symbolisant la Ville Universelle. Depuis ce matin, les jeunes guerriers au feutre de cow-boy mêlaient un nouvel uniforme aux costumes divers des spahis éclatants, des highlanders musclés, des Serbes sauvages, des Anglais kakis et des Belges rieurs. Paris avait l’air d’une grande ville de garnison. Et c’était bien