Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/111

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Mme d’Hersac répliqua, avec un mouvement de tête volontaire :

— Docteur, vous m’ennuyez… On ne revoit pas son fils tous les jours ; je vous obéirai demain, mais aujourd’hui m’appartient… Il y a quatre mois que je n’avais pas embrassé François !… Je ne me fatigue pas, je suis guérie maintenant.

D’un geste de défi, pour prouver sa vaillance, elle se redressait toute seule sur son séant, et tendait les bras vers son fils…

Au moment où le jeune homme se penchait, elle ouvrit démesurément la bouche et retomba raide en arrière, son crâne cognant rudement contre le bois de lit.

Laurence cria :

— Maman !… Docteur !… Elle s’est évanouie ? Warton se jeta sur le corps, y colla son oreille, puis s’arrêta tout à coup. Il se releva, impassible, immobile, impuissant, atterré.

— Qu’est-ce que ?… murmura François d’une voix éteinte.

Jack baissa la tête en déclarant brièvement :

— L’embolie.

Le jeune homme, fébrile, saisit les mains du chirurgien, implora d’un accent saccadé :

— Elle n’est pas morte, voyons… Ce n’est pas ça que vous voulez dire ?… C’est une syncope… Vous allez essayer quelque chose… On