Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/20

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ne et de proportions harmonieuses, les traits réguliers, la carnation chaude, des paupières allongées d’Orientale, elle lui plut, elle ne pouvait que lui plaire.

Tandis que François Bergeron la regardait, exquise dans sa robe en velours florentin noir, rehaussée de broderies vieil argent, elle débita, sans paraître le moins du monde humiliée :

— Oui : la note !… Quand un homme a reçu du ciel le don de s’installer au cœur des choses, d’arracher à la Vie, par une prise immédiate, son palpitant mystère, et qu’il passe à côté d’une faiblesse quémandant le secours, ne lui doit-il pas l’aumône de son trésor moral ? Vous êtes trop riche pour avoir le droit de repousser les pauvres… Il faut payer, monsieur ; permettez-moi de vous présenter la note, en effet.

Bergeron sourit. Il regretta sa boutade, en pensant : « C’est moi qui reçois la leçon ». Et il détailla plus attentivement cette interlocutrice pour qui les gloses de Franck Granjean semblaient n’avoir point de secret.

Mademoiselle Thulette possédait l’assurance que donne une figure indiscutablement jolie :