Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/26

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Le malaise de Fanny ne se dissipait pas encore, malgré la bienveillance du philosophe. Oublieuse de la doctrine qu’il prêchait, elle murmura :

— Ce ne sera pas trop, pour me comprendre, de toute votre intelligence.

— Oh ! oh ! ne vous méprenez pas ! L’intelligence que mon collègue et ami Maurice Barrès a définie judicieusement « une toute petite chose à la surface de nous-mêmes » m’a toujours paru caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie…

Mademoiselle Thulette n’entendait pas. Elle constata, toujours décontenancée :

— Il me semble que mon cerveau ne pense plus.

En toute autre circonstance, Bergeron n’eût pas manqué de répondre que, le processus cérébral n’engendrant pas de représentation, il faut considérer le cerveau, sans plus, comme un bureau téléphonique central propre à donner la communication… ou à la faire attendre. Mais il préféra s’occuper du cas particulier de Fanny. Donc, déblayant les questions préliminaires, il déclara :