mina : immobile, la tête droite, le regard fixe, Fanny pleurait sans bruit ; des larmes silencieuses formaient une buée opaque autour des prunelles ; puis coulaient tout à coup, en gouttes rondes, sur ses joues.
Devant ce désespoir muet, le philosophe regretta la férocité de sa plaisanterie.
Il dit :
— Vous m’en voulez ?
Fanny lui jeta un regard vague et balbutia :
— Non… ce n’est pas votre faute : c’est la fatalité… J’avais bien raison de penser qu’un si grand bonheur ne pouvait se réaliser.
Alors, Bergeron. bouleversé par cette douleur, cria :
— Ce n’est pas vrai, ma chère enfant, ce n’est pas vrai !… Comment avez-vous pu ajouter foi ? Le comte Kolding vous aime et sa famille est prête à vous accueillir.
La pauvrette ébaucha un sourire navré. Elle murmura, incrédule :
— Ce n’est pas la peine, allez… Pourquoi m’auriez-vous menti ?
— Pourquoi ?
Bergeron, pris au piège de sa tromperie, sentait une petite chaleur de honte monter à