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perles fines. Les hommes examinent Yvonne, qui tire parti de sa grâce de fruit acide en attachant un nœud de petite fille dans ses belles nattes châtain clair, et en montrant ses jambes par l’entre-bâillement de sa jupe écourtée. Ils admirent Claude, plus encore pour le corps impeccable qu’ils devinent sous les plis de l’étoffe vaporeuse, que pour son beau visage régulier qui sourit trop rarement à leur gré.

À une table, Marthe aperçoit Irène d’Albret et Joseph Asquin, installés avec les frères Derive. Coquetant au milieu des trois hommes, provocante, exubérante, lançant de droite à gauche de noires œillades qu’encanaille le khôl de ses paupières fardées, la comédienne se fait beaucoup remarquer. Quand elle adresse un salut familier aux bourgeois Lambert-Massin, les dîneurs qui les observent s’étonnent intérieurement de ces relations insolites. Et Marthe, amusée, songe : « Nous avons l’air de connaître une cocotte ! » Car, ici, on est loin de Paris, du monde à ménager et de la place Saint-Sulpice : les scrupules se relâchent.

Environnée de généraux (?) brésiliens, de