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banquiers levantins traînant une smalah de femelles grasses, de dames seules lorgnant les bagues des messieurs qui ne portent point d’alliance à l’annulaire, et d’un prince napolitain qui déambule par l’hôtel avec une inquiétante démarche silencieuse de « rat » en espadrilles, madame Lambert-Massin s’épanouit d’accaparer l’attention universelle.

Le bonheur de Marthe n’est gâté que par un détail : elle a apporté à Cherville vingt-quatre robes du soir et elle y doit passer un mois entier ; comme elle change de toilette tous les soirs, il faudra donc que, les six derniers jours de sa villégiature, elle se résigne à remettre des robes qu’elle aura déjà offertes une fois aux curiosités de l’assistance : c’est un point noir à son horizon.

Les attractions de Cherville ne risquent pas de fatiguer par leur diversité : le matin, on déjeune ; on s’habille ; on re-déjeune. L’après-midi, des voitures vous promènent sur des routes désespérément ensoleillées ; on revient à six heures, courbaturé, congestionné ; on se dépêche de se déshabiller et de se rhabiller pour