» L’œuvre de mes démons est incomplète : leurs vices ont des défauts… Il faudrait qu’il existât quelque mal plus fort encore… Si j’inventais un huitième Péché ?
» Patiemment il se mit à l’œuvre, n’épargnant guère son intelligence ni ses efforts. Car, le diable est bon ouvrier : c’est pourquoi nos malheurs sont toujours parfaits, ayant été forgés par ses mains.
» Lorsque son labeur fut terminé, Satan avait donné la vie à une créature étrange : légère, immatérielle, presque invisible, c’était une femme attirante dont le sourire était une séduction et le regard une énigme fascinante. Son aspect prévenait en sa faveur : on l’eût prise pour quelque fée angélique destinée à nous protéger. La douceur de ses manières, la grâce de ses mouvements semblaient le charme suave d’une âme pure et ingénue.
» Satan, extasié, se prosterna devant elle :
» — Ô ma fille ! s’écria-t-il, symbole de ma puissance… Ô ma fille ! toi qui empruntes, afin de les combattre, toutes les armes des vertus… toi qui feras prendre le mal pour le