— Ah !… Bon. Très bien, mon enfant.
Yvonne crispe sa bouche mince en un rictus malicieux ; puis, elle cesse son jeu insolent dès que Julie rentre dans la salle, apportant un autre plat. Après le départ de la domestique, la jeune fille grogne pour elle-même — entre la grand’mère sourde et la petite sœur trop jeune :
— Ah çà !… va-t-on bouleverser notre existence en l’honneur de cette intruse ?… Bah ! quand papa sera rentré…
Elle médite, les poings au menton, devant son assiette où refroidissent des croquettes de pommes.
Pendant ce temps-là, madame Lambert-Massin a installé Claude dans la chambre de sa fille cadette ; elle lui avance une chaise, un coussin, et puis, reprise par la contagion des larmes, Marthe se met à sangloter machinalement en regardant le pauvre visage ravagé de l’orpheline.
— Maman, c’est ton jour aujourd’hui… Est-ce que tu recevras quand même ?
Yvonne vient relancer sa mère. Droite,