Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/44

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roide, la grande fillette reste au seuil de la pièce et considère les deux femmes avec énervement. Marthe, redressée brusquement, s’exclame :

— Mon Dieu !… C’est vrai… Comment faire ?

Sous l’influence de cette nouvelle émotion, ses larmes se tarissent instantanément. Elle consulte sa fille du regard et murmure :

— Évidemment… Il serait plus décent de condamner notre porte.

— Alors, je cours donner des ordres à Julie ; dit Yvonne.

Elle esquisse un geste de retraite, mais s’arrête en entendant sa mère se lamenter — sur le ton plaintif dont elle déplorait tout à l’heure le malheur de Claude Gérard :

— Moi qui devais étrenner ma si jolie petite robe de mousseline de soie !

Yvonne sourit ; et ce sourire perfide anime d’une expression perverse sa figure tourmentée de jeune peste spirituelle. Elle insinue :

— Après tout, ce Gérard n’était pas ton parent…