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les heures : sans eux, on vivrait trop vite. Remarquez que j’ai évité, à dessein, de me féliciter que les vacances touchent à leur fin en songeant au plaisir de vous revoir. C’est pour vous empêcher de répondre hypocritement que la rue des Marais servira de compensation au regret de Saint-Jean-de-Luz. »

(17 septembre 1911.)

Ce perpétuel effort l’épuise. Astreinte à une inaction momentanée, elle dévore toute une bibliothèque, relit ses classiques. Un moment, elle s’éprend de la misanthropie de Jean Jacques :

« Je commence néanmoins de me sentir reposée, et je pense que cela va durer. Je relis lentement, par petites portions, afin d’éviter la fatigue, les Confessions. Que j’aime Rousseau ! Je crois qu’il m’est plus cher encore par ses défauts — voire ses vices — que par ses mérites. Son hypocondrie, son amertume, sa façon âpre de fustiger ses faux amis et ses contemporains m’enchantent. Quel camarade divin ce devait être, pour