Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/172

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contre ce que je respecte. Je m’incline devant vous comme devant mon père. Mais… quelle intolérable épreuve ! C’est à tort que l’on prétend que la jeunesse se console vite. La vie est une succession d’efforts infructueux : elle nous accable d’un poids d’autant plus lourd que nous avons moins vécu. Ma première douleur m’apprend l’effroi de toutes les douleurs qui me restent à vivre… Ah ! plus la route est longue, plus je souhaite de tomber en chemin !…

Geneviève qui n’avait pas dit un mot jusqu’ici, murmura :

— Maman, M. Philippe s’en va demain soir… Veux-tu me laisser faire demain une dernière promenade avec lui ?… Je lui parlerai raisonnablement.

— À quoi bon, ma chérie ? répliqua