Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/26

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elle faisait signe à M…, à moi, à K… Nous ne comprenions pas. Le docteur a fini par saisir : c’était le livre qu’elle réclamait dont elle voulait des nouvelles. Alors, voyez-vous, pour moi, c’est atroce.

« Ma vie va être maintenant une longue souffrance. Tout ce que je souhaite, c’est de garder assez de forces pour la soigner car je suis un peu faible et je ne veux pas qu’une main étrangère la touche. D’ailleurs, elle ne se laisse approcher que par moi et le Dr K… On ne peut même pas me laisser souffrir en paix. Tout me tombe sur la tête et m’accable. La responsabilité du budget, la direction d’une maison, les soucis d’argent qui ne cessent pas pour cela ; la bonne qui vole, et qu’on supporte pour ne pas avoir les tracas d’une autre domestique. Je n’ai d’espoir qu’en mon éditeur. Je ne peux plus travailler facilement, mais je profite du petit matin pour travailler pendant qu’elle dort, car c’est à cette heure-là qu’elle s’assoupit. Et j’espère que M… élèvera peut-être mes mensualités si le livre se vend et que je lui en donne un autre. Parce que — vous me comprenez bien — je ne veux