Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/32

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ma passion était partagée. Je n’ai pas eu le courage de mettre les pieds au journal.

« Je reste dans mon lit et je me suggestionne jusqu’à ce que je me la figure, comme avant. Mais quelle nuit, une fois endormie ! Pardonnez-moi, mon cher ami, de vous écrire ceci mais vous êtes le seul — pour bien des motifs — à qui je puisse me confier ; et ça me soulage. »

(3 janvier 1918).

Jeanne Marais ne se remit pas de ce bouleversement… On la crut, elle se crut guérie… Mais la blessure n’était pas cicatrisée et, au moindre choc, elle saignait. Toute contrariété, toute déception (et ces accidents abondent dans la vie littéraire) désespéraient la jeune artiste… Pourtant, elle eut encore des joies… La publication par Les Annales, de La Nièce de l’Oncle Sam, le succès de cette œuvre souriante et pathétique, lui rendirent le courage. C’est à cette occasion que je la connus. Ce roman m’avait plu à première lecture. Je demandai