Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/127

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— Bonjour, vous ! dit la jeune femme. J’ai reçu ce matin les épreuves en placards de mon prochain livre… Alors, je suis venue les corriger ici, puisque je vous attendais… Il va paraître le premier mars : est-ce une bonne époque pour la librairie ?

Maxime, déconcerté par cet accueil imprévu, fronça les sourcils et crispa ses lèvres mobiles.

— Qu’est-ce que vous avez, Fargeau ?… Vous faites la tête d’un monsieur qui sort de chez le dentiste.

Le jeune homme s’offusqua :

— Je croyais que le rendez-vous que vous m’aviez fixé, hier, serait consacré à un entretien sérieux.

Francine eut un rire clair. Elle s’allongea tout à fait, à plat ventre sur le sol, les coudes enfoncés dans la peluche d’une carpette, le menton soutenu par les poings tendus en avant. Et sa face malicieuse brava l’irritation de Fargeau :

— Mon cher, rien n’est plus sérieux, aux yeux d’un bas bleu, que la préparation d’un