Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/129

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tenue indécente… Et son allusion habile à la chose, après un flot de paroles insignifiantes… Pas maladroite comme allumeuse, la belle Clarel ! »

— Asseyez-vous donc, Fargeau, reprit Francine en s’étirant avec nonchalance.

Délibérément, Maxime s’accroupit en face d’elle, à la turque. Il observa :

— J’aime cette atmosphère de fantaisie que vous créez autour de vous. Dès que j’entre ici, je retrouve la même impression : j’ai l’illusion de vivre la vie factice d’un Gulliver sentimental ; Francine Clarel m’apparaît trop étrange pour n’être point la fiction puérile et profonde de quelque humoriste acerbe ; et, dans ce salon, où une jeune femme me reçoit avec la plus naturelle attitude — quoiqu’elle soit couchée par terre et me fasse asseoir sur le tapis, je serais à peine surpris de voir entrer un cheval bien élevé, soutenant un plateau à thé sur la pointe de ses sabots…

— En tout cas, je n’ai rien d’une indigène de Brobdingnac, rétorqua Francine, qui désignait du regard ses contours un peu grêles. Je