Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/143

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Un garçon livreur, qui s’obstinait à marcher sur ses talons en sifflant la valse à la mode, obséda Maxime qui traversa brusquement un pont — afin d’échapper à ce supplice — et se trouva quai Malaquais.

Fargeau continua sa route, sans savoir où le conduisaient ses pas. Le trottoir était à peu près désert ; dans l’obscurité environnante, brillaient les lumières de quelques vitrines : librairies d’antan exposant des volumes d’occasion, des estampes jaunies et de précieuses éditions anciennes ; devantures de marchands de couleurs exhibant des têtes de plâtre, des copies de tableaux célèbres. Une paix infinie planait sur ce coin de Paris.

Maxime reprenait : « Tromper Lorderie… Me méprise-t-elle assez !… Ou plutôt, non. Les femmes les plus honorables n’ont point le sens de l’honneur : peut-on demander à celle-là de le comprendre ?… Jacques : un ami unique, un de ces êtres rares que la chance du voisin ne fait point jaunir et qui savent lui prêter main-forte dans l’adversité. Tromper Lorderie… Cette Francine est toquée… Je ne parviendrais