Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/145

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l’exaspéra : « Ah ! pourtant, je l’aime trop… Je la veux… Il faut que je l’aie, à n’importe quel prix ! »

Alors, la raison de Fargeau essaya de reprendre le dessus et lui souffla malignement : « Eh bien ! monte chez la première fille venue, et que le geste éternellement semblable te procure l’illusion de posséder l’autre ! »

Machinalement, il leva les yeux vers les fenêtres de la plus proche maison, comme un passant galant qui cherche aventure. Et il fut stupéfait…

Sans qu’il s’en aperçût, sa promenade vagabonde l’avait conduit jusqu’à la place Saint-Michel ; il avait suivi le boulevard des étudiants, avec une inconscience de somnambule.

À présent, il était arrivé à la hauteur du Luxembourg, et les fenêtres qu’il regardait ainsi, c’étaient celles d’une maison qui faisait le coin de la rue de Médicis, d’une maison bien connue, bien familière : l’immeuble même où logeait Jacques Lorderie.

Maxime attacha une importance extrême à cette coïncidence : fataliste, il était impres-