Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/146

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sionné par le hasard qui l’amenait juste là ; sa superstition y voulait découvrir un présage.

Ce n’était pas l’habitude qui l’avait attiré à cet endroit : il venait rarement chez Jacques. Madame Lorderie et madame Fargeau, seules, échangeaient des visites ; les deux hommes préféraient la liberté du dehors.

Et Maxime considérait la demeure de son ami avec une sorte de frayeur candide.

Jacques habitait au premier étage. Fargeau constata que la véranda du grand salon était brillamment éclairée : il pouvait distinguer jusqu’à la couleur rougeâtre d’une azalée dont la corbeille se trouvait dans l’embrasure. Une ombre féminine passa derrière la vitre. Maxime murmura : « Elle est chez elle… et elle est seule… Il est six heures et demie : Lorderie doit musarder à l’Écho National, à moins qu’il n’y travaille ou n’y reçoive quelques raseurs. »

Il ajouta, inquiet et soupçonneux : « Pourquoi ça m’intéresse-t-il, au fait… de la savoir seule ? »

Ce matin encore, Denise Lorderie était pour lui cette créature impersonnelle au physique