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VIII


Denise Lorderie avait trente-deux ans. Sa figure reflétait la fraîcheur et l’insignifiance de son âme. C’était la femme qui bâille dans une exposition de peinture, mais se récrie de plaisir devant les chromos qui décorent le couvercle d’une boîte à poudre de riz. Elle lisait avec une application touchante les œuvres que lui recommandait son mari, et se consolait en dévorant secrètement les feuilletons populaires que publiait l’Écho National. Bonne musicienne (la génération à laquelle elle appartenait fit succéder, aux pianoteuses d’antan, les jeunes bourgeoises virtuoses par snobisme),