Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/158

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Denise étudiait pendant plusieurs mois des morceaux hérissés de difficultés qu’elle exécutait sans compréhension : et c’était, après les soins d’intérieur, sa principale occupation.

Une grande partie de son existence était consacrée à ses bonnes. Le problème budgétaire de madame Lorderie se résumait à ceci : de l’argent que lui remettait son mari pour les besoins de sa maison, faire un usage restreint en ce qui concerne la table — lorsqu’on n’a pas d’invité, — réduire les frais inutiles et se montrer parcimonieuse envers les domestiques, afin de prélever chaque mois, sur les sommes destinées aux dépenses courantes, la dîme ignorée et rondelette qui grossira le pécule réservé pour les toilettes, toujours minime aux yeux d’une coquette.

Jacques, qui ne soupçonnait guère ces économies, admirait sa femme dont l’élégance suprême lui apparaissait peu dispendieuse ; mais, il se plaignait souvent de la nourriture et du nombre incalculable de bonnes qui défilaient chez lui sans parvenir à s’y fixer.

Denise se gardait de lui donner le mot de