Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/169

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Il regarda Mallet, et songea : « Certes, son éditeur tient plus de place dans sa vie qu’un amant… Leurs relations sont plutôt orageuses. Elle passe son temps à se brouiller et à se réconcilier avec lui ; tour à tour, elle le déteste ou le porte aux nues, le traite de tyran ou de Mécène… Mais c’est le seul homme qui puisse se vanter de lui inspirer quelque intérêt, parce qu’il est le collaborateur indispensable de son ambition. »

Une ambitieuse volontaire et pratique : voilà ce qu’elle était. On ne parvenait à s’en faire aimer qu’à la condition de satisfaire son arrivisme… « Ou ses désirs vindicatifs » ajoutait la tentation. Et derechef, Maxime hésitait, repris par ses incertitudes.

À cet instant, Mallet interpella Fargeau ; et dit, en considérant amicalement Francine :

— Hein ?… Ce qu’elle est assommante, mademoiselle Clarel !

Il poursuivit, s’adressant à la jeune femme :

— Descendez donc à la caisse : je crois qu’on a un compte à vous régler… Ça va vous calmer.

Et Maxime vit Francine leur serrer la main,