Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/175

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de femmes. Elles y goûtent ce plaisir tout particulier des gens qui se plaisent à lire des faits divers de crimes et de cambriolages, quand ils se sentent en sécurité dans leur appartement verrouillé, fermé à la chaîne de sûreté.

Et Denise avait songé — avec un délicieux chatouillement de peur : « Ah ! bah !… Est-ce que ce scélérat de Fargeau se mettrait à me remarquer ! » Elle voulait consciencieusement s’offenser, à cette supposition : mais son amour-propre se délectait.

Maxime continuant à se taire, elle avait interrogé, avec un embarras mêlé de curiosité :

— À quoi pensez-vous, cher monsieur ?

— Je pense que vous devriez changer l’ameublement de votre salon, madame, répondait Maxime.

Denise l’avait considéré d’un air stupéfait.

Fargeau — dans ce décor oriental adopté par Lorderie — reconnaissait le grand divan turc, les panneaux laqués de pourpre, les tapis multicolores du salon de Francine : cette réminiscence inopportune achevait de l’égarer. Quelle