Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/181

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personnes : « Lorderie n’aime pas les visites, mais il est très flatté, si on sollicite ses articles par l’organe discret du téléphone. » À partir de ce moment-là, des gens naïfs, induits en erreur, avaient persécuté Lorderie sans s’en douter le moins du monde.

Il ne se passait guère de semaine où Jacques ne fût appelé à l’appareil pour entendre un interlocuteur inconnu lui susurrer : « Allô !… Je suis monsieur Paul Durand… qui vient de publier Les Ardeurs de Lesbie, roman antique… Puis-je espérer la faveur d’une critique aimable, dans l’Écho ? »

Sur quoi, Lorderie, agacé, raccrochait le récepteur en invoquant le nom du Seigneur.

Aujourd’hui, c’était une voix féminine qui demandait :

— Allô ! Je parle bien à monsieur Lorderie… à lui-même ?

— Oui ! hurla Jacques. À qui ai-je l’honneur ?…

— C’est moi… Jacques… Moi : Francine Clarel.

— Toi !