Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/185

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considérait soigneusement les cartons de publicité qui, de temps en temps, s’échappaient des feuillets : c’était sa façon de lire quand elle attendait quelqu’un. À ses yeux, la lecture était un travail et non une distraction : elle s’y appliquait, et ne commençait jamais un livre, si elle se savait forcée de s’interrompre bientôt.

Comme Clarel regardait le prospectus d’une compagnie maritime représentant une vue de Corse, la bonne ouvrit la porte et introduisit Maxime Fargeau.

La jeune femme dit, en lui tendant la main :

— Asseyez-vous près du feu… Ce mois de février est glacial… Vous voyez : je fais brûler du bois, malgré le chauffage central… J’aime la danse des flammes au-dessus des bûches. J’ai conservé des petits coins d’âme très rococo.

Maxime approcha un pouf de la cheminée, tout près de Clarel. La jeune femme continua :

— J’étais en train de penser à vous. Je procédais à une récapitulation des événements… Voyons… vous allez m’aider. Il y a maintenant une dizaine de jours que vous tournez autour de la blonde Denise ; vous la rencontrez presque