Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/184

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pour ménager son indépendance et ne mélangeait point l’amour avec les affaires.

Deux mois d’absence embellissaient Francine Clarel — aux yeux de Lorderie — de toutes les qualités qu’il lui découvrait soudain : les défauts avaient disparu dans l’ombre du passé.

La femme que l’homme aime le plus est celle qu’il n’a jamais eue ; la femme qu’il aime le moins est celle qui vient de se donner à lui ; et la femme qu’il recommence à aimer est celle qu’il a cessé de posséder.

Lorderie conclut : « Après tout, si c’est une rosse, elle est rudement attrayante et on ne s’ennuie pas en sa compagnie quand elle est bien disposée ! »

Il eut le cœur en fête à la pensée de la nuit qu’il passerait le lendemain.

Après avoir téléphoné à Jacques, Francine prit un roman nouveau et s’allongea sur le divan de son salon. Elle feuilletait le volume sans avoir le courage de couper les pages et