Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/193

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Elle se blottissait contre lui, l’imprégnant de sa chaleur, moulant ses formes au torse du jeune homme. Elle roucoula dans un murmure :

— Vous irez demain chez Denise.

— Demain ?

— Vers dix heures du soir, elle sera seule… je le sais… Lorderie passe la nuit dehors.

— Francine !

— Vous irez… Je veux que cela soit exécuté demain. Lorderie ne rentrera pas avant deux ou trois heures du matin. Elle sera émue, troublée, vaincue d’avance… et si seule ! Les bonnes seront déjà remontées au sixième et l’enfant couchée. Fargeau… vous penserez à la nuit que je vous ai promise. Et puis… Denise est jolie femme, après tout !

Fargeau se demandait par quel sortilège il pouvait écouter ces propos sans bondir. Son esprit, lucide, s’indignait et se riait d’une trame aussi folle qu’odieuse, mais sa chair conquise l’aveulissait de bien-être sensuel. Il avait à portée de sa bouche les lèvres les plus tentantes et le visage le plus enjôleur ; il humait la chevelure de la jeune femme, entêtante