Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme une grande gerbe odorante. Sans rien dire, il serra plus étroitement le corps abandonné et goûta les lèvres rouges… Francine insista :

— Vous irez demain… Maxime… À l’idée de ma revanche si proche, je sens que je vous aime… presque.

Fargeau la mordait d’un baiser farouche, il la haïssait de tant la désirer en dépit de tout.

Clarel eut un sourire rusé :

— Oh ! Embrassez-moi, Maxime… Vous avez la permission de m’embrasser… Je ne suis pas de celles qui rassasient moi : on a toujours faim en quittant ma table…

Elle se dégagea très lentement et se pelotonna sur le divan, la figure tournée vers le feu. Fargeau considéra le brun profil pensif dont les traits étaient dessinés par une ligne de pourpre : le reflet des bûches ardentes. La jeune femme restait immobile et rêveuse.

Serait-elle donc froide ? se demandait Maxime déçu. Insensible et calme, elle subissait ses caresses ainsi qu’une corvée ennuyeuse et nécessaire. Elle lui rappelait une chatte qu’il