Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/206

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— Eh bien ! Si je t’affirme avec certitude que Maxime Fargeau n’est guère amoureux de moi, c’est qu’il courtise éperdument une dame qui se nomme Denise Lorderie.

— Ma femme ?… En voilà une blague !

Jacques avait crié cela avec une confiance absolue, une belle surprise d’homme bien tranquille. Clarel le fixa d’un œil caressant — l’œil doux et amusé d’une jeune chatte qui contemple tendrement le serin qui chante dans une cage, à portée du coup de griffe.

Elle insista d’une voix paisible :

— Je crois même qu’il est son amant.

— Tu es toquée !… D’abord, je te défends de calomnier ma femme… Denise… Denise est parfaite !

Tout en prononçant ces paroles, Lorderie songeait, ébranlé : « Au fait, pourquoi Maxime s’est-il dégoûté subitement de Francine, après avoir entrepris sa conquête ? Un soir, au café, il m’a déclaré brusquement qu’il avait assez d’elle… Ensuite, à quel propos est-il venu chez moi deux fois, coup sur coup, à l’heure où il devait me supposer absent ?… Comment…