Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/205

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Il eut, au contraire, une exclamation naïve :

— Maxime aussi a été très amoureux de toi !

— Hum !… Le penses-tu ? fit Clarel en ébauchant une moue incrédule.

Elle poursuivit, sans cesser d’examiner Lorderie :

— Jacques, je n’ai plus de désir pour toi. Seulement, tu déclares toi-même que tu n’as rien à te reprocher, me concernant… Par conséquent, tu es sûr d’avoir conservé ma tendresse… C’est l’intérêt que je te porte qui me pousse à te révéler une chose que tu ignores et qui te touche directement. La bonté que tu m’as toujours témoignée m’engage à te prévenir de ton infortune… Jacques… Depuis le jour où j’ai… distingué Maxime Fargeau, je me suis occupée de ses faits et gestes (c’était assez naturel) ; j’ai suivi ses aventures, je me suis renseignée sur son compte…

Clarel s’arrêta, pour regarder l’une de ses bagues dont le chaton était formé par le cadran d’une montre minuscule et originale : les aiguilles marquaient dix heures et demie. Elle eut un sourire ambigu ; puis continua :