Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/222

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ce frêle et tout-puissant bouclier. Maxime soupira : « Pauvre femme ! son désir de tromper son mari ressemble à mon envie de trahir mon ami. Nous formons une jolie paire d’amoureux, à nous deux !… Allons, j’ai encore perdu mon temps et je puis renoncer à l’aventure. Pour commettre l’infamie de séduire la femme de Jacques, il aurait fallu au moins que je fusse épris d’elle… Je ne suis capable de ressentir à son voisinage qu’une vague sollicitation de sexe… Ah ! Elle sera réussie, la nuit qu’avait préméditée Francine : une vraie « nuit blanche », c’est le mot. Francine… Il serait obligé de subir ses sarcasmes, demain… Elle se fâcherait, l’étrange et folle créature. Tout à coup, Maxime pensa : « Au fait, comment savait-elle que Lorderie serait absent, ce soir ?… » Lorderie devait se trouver en bonne fortune, puisqu’il avait invoqué un alibi mensonger afin de passer une partie de la nuit hors de chez lui… Et Francine était au courant ?… Le soupçon se précisa : eh, parbleu ! c’était clair… Clarel avait rappelé Jacques auprès d’elle afin de ménager ce tête-à-tête