Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/221

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— Écoute, mon trésor… Fais bien attention à ce que je te dis… Il y a monsieur Fargeau, l’ami de papa, qui est au salon. Il faut que tu ailles le saluer et causer avec lui ; il sera très content de te voir : c’est pour cela que je t’ai réveillée. Tu entends ?… Tu ne lui raconteras pas que tu étais couchée : il se moquerait de toi et te prendrait pour un petit bébé… Tu resteras au salon tant qu’il sera là… Et si tu es sage, tu seras récompensée. As-tu compris ?

— Oui, maman, répliqua la petite Simone en ouvrant ses grands yeux ensommeillés.

Madame Lorderie lui répéta trois ou quatre fois ses recommandations minutieuses ensuite, elle s’en fut à l’office préparer sa petite cuisine, après avoir envoyé l’enfant au salon.

Le départ brusque de Denise avait fait sourire Fargeau. Il n’était point dupe de son innocente comédie : on ne couche pas les gamines de neuf ans après onze heures ; elle allait chercher Simone pour se protéger de lui à l’aide de